Réflexions sur les voyages de l’été 2024, première partie
Bonjour, je m'appelle Chieh, et j’ai commencé à voyager seul à l'âge de 20 ans. Aujourd'hui, j’ai voyagé seul dans plus de 20 pays, dont la majorité se trouve en Europe.
Dans la première moitié de 2023, j’étais étudiant aux États-Unis, à Champaign, dans l'Illinois. Pour l'année prochaine, j'ai choisi d'aller étudier à l'École Normale Supérieure d’Ulm. J'ai choisi de déménager à Paris pour découvrir la culture française. Avant le début de l'année scolaire, j'ai eu la chance de voyager dans l’espace Schengen pendant trois mois.
Pendant les trois mois suivant l'obtention de mon diplôme, j'ai visité de nombreux pays européens. J'ai commencé le voyage à Paris, avec mes deux grosses valises de 20 kilos chacune, mon sac à dos, mon sac de sport et ma chère chatte Artemis. Ce n'est qu'après une très longue délibération que j'ai décidé de l'apporter avec moi en Europe. D'un côté, je savais que l'année suivante, je voyageais beaucoup, mais de l'autre côté, le vétérinaire l'a appelée Artemis Hsu (avec mon nom de famille), ce qui m'a ému. Alors, me voilà, avec tous mes bagages, essayant de traverser le labyrinthe qu'est le métro parisien.
Une fois à Paris, ma première étape était l'appartement de la gardienne de ma chatte, et nous nous sommes retrouvés à la Gare du Nord, devant la statue de l'ours. La gare était impressionnante, et quelqu'un jouait du piano mis à disposition de tout le monde dans la gare. J'ai trouvé la gardienne dans un groupe taïwanais sur Facebook, et nous sommes convenus que je lui donnerais 100€ par mois pour que mes deux valises et ma chatte restent chez elle pendant les trois mois où je suis à l'étranger. Son appartement se trouve à quelques dizaines de mètres au sud de la station de métro Barbès - Rochechouart. L'immeuble avait cinq étages (étages au sens européen, c'est-à-dire six étages en incluant le rez-de-chaussée), sans ascenseur. La gardienne n'est pas très forte non plus… Autrement dit, j’ai dû porter deux grosses valises et un gros sac de sport et monter les étages avec eux. Ce n'était pas facile, mais j'ai réussi en environ 20 minutes. Trempé de sueur, j'ai découvert, à ma grande surprise, que son appartement ne faisait que dix mètres carrés !
Avant de partir pour Paris, j'ai fait des recherches sur internet pour un logement, et j'en avais trouvé quelques-uns qui me plaisaient, mais il était impossible de contacter les propriétaires. Donc, j'avais décidé de simplement trouver un logement une fois à Paris. La gardienne m'a expliqué que c'est très, très difficile d’en trouver un, car il y a une crise du logement qui existe non seulement à Paris mais partout en Europe. Elle m'a offert un verre d'eau de miel et de pomelo et a continué de me dire que son amie avait passé près de trois mois dans un logement Airbnb avant d'en avoir finalement trouvé un.
Ce n'est qu'après encore 20 minutes de discussion que je suis parti, cette fois pour la station de métro. La station était proche d'une zone parisienne appelée Château Rouge, connue pour son désordre. Déjà, je voyais beaucoup de gens, parmi eux des familles avec des poussettes, essayant d'entrer dans la station par la sortie, et beaucoup de personnes qui s'attardaient à la sortie de la station pour vendre des cigarettes à ceux qui en sortaient.
Après peu de temps, je suis arrivé à mon auberge de jeunesse. C'était la première fois que je faisais ce genre de choses, mais sûrement pas la dernière. Au moment où j'écris ce passage, j'ai séjourné dans plus de 40 auberges de jeunesse. Cette fois, j'ai séjourné dans une chambre de six personnes, composée de trois lits superposés. Il y avait un voile au lit qui offrait un bon niveau d'intimité. J'ai appris plus tard que ce n'est pas toujours le cas pour les auberges de jeunesse.
Après une nuit de bon repos, je suis parti vers la Gare de Lyon pour aller à ma prochaine destination - Marseille. J'ai décidé de ne pas rester à Paris pour un long séjour car j'avais prévu de revenir début juillet pour deux semaines afin de chercher un logement. Cela signifie que j'avais seulement 1,5 mois pour explorer avant de devoir y retourner. Donc, le temps était très précieux.
À Marseille, j'ai par chance rencontré des nouveaux diplômés de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, tout comme moi ! On a pris des bières ensemble et bavardé jusqu’à quelques heures après minuit.
Le lendemain, j’ai exploré la ville de Marseille en montant la colline du monastère, qui offrait une superbe vue de la ville. À mi-chemin du trajet, j’ai acheté un petit sandwich, une bouteille de vin et un ouvre-bouteille. Je me suis assis dans un petit parc, ai mangé mon sandwich et bu mon vin en regardant des canards dans l’étang.
Un jour plus tard, je suis parti pour Monaco. Oui, oui, je savais qu'Aix-en-Provence et Nice étaient deux villes excellentes à visiter, mais quand même, je ne pouvais pas rester en France longtemps si je voulais traverser la plus longue distance possible avant d'y retourner. Monaco était intéressant. Je l’avais vu de nombreuses fois dans des films, mais c’était un peu différent de ce que j'avais imaginé. C’était un peu plus... humble. C’est difficile à expliquer. Pour la nuit, il est apparemment beaucoup moins cher de rester dans une petite ville proche, dans une chambre seule d'un hôtel. La nuit s'est bien passée, et j'ai enfin pu me reposer sans d'autres personnes dans la chambre. Très bien.
Le lendemain, je suis parti pour l’Italie, vers Milan. Dans la première heure en Italie, je ne savais pas comment activer les données hors de France avec ma carte e-sim de Free Mobile. Donc, j’avais besoin de demander aux gens passant de me guider à mon auberge de jeunesse. J’ai fait une grande erreur là-bas aussi : j’ai échangé mes dollars américains au bureau de change à la gare. Le taux de change était normal, mais le commis m’a caché une chose : il y avait une "frais de service" de 20 % ! Quelle honte ! Je pensais que parce qu’on était dans la gare, il devait être un bureau de change normal, mais ce n’était absolument pas le cas. Il a aussi refusé de me rendre mon argent après l'échange. Et comme je l’ai mentionné, puisque je n’avais pas de données pendant la première heure, je n’avais pas le moyen de vérifier sur Google Maps si ce bureau était légitime. Il va sans dire, ma première impression de l’Italie était mauvaise.
Milan était beau, mais j’avais l’impression qu’il était ennuyeux par rapport à Venise, Florence et Rome, que j’ai visitées la semaine suivante. Depuis que j'étais à Venise, j’ai commencé à dessiner les bâtiments, les coins, les vues et autres choses iconiques. Quand je dessinais sur la place Saint-Marc, un vieil Anglais a vu mon œuvre et s’est présenté. Il avait travaillé en tant que chauffeur d'autobus et avait conduit des touristes américains et britanniques à travers l’Europe pendant 40 ans. C’était la quatrième fois qu’il visitait Venise, et avec un peu de tristesse, il a dit que bien qu’il aime la ville, c’était possiblement sa dernière fois là-bas. Il portait un costume blanc, comme ceux de ses amis. Pendant les dix minutes que j'ai discuté avec lui, il m’a laissé l'impression d’un vrai gentilhomme. À Rome, j’ai décidé de rendre visite à un ami d’enfance de mes parents à Chypre, donc c’était ma prochaine destination.
À Chypre, je ne savais pas pourquoi, mais le douanier m’a demandé combien de jours je visitais le pays et m’a donné une papier qui dit que je n’ai que le droit de rester dans le pays pendant les deux semaines que je lui ai proposé. C’est bizarre parce que normalement, en tant que Taïwanais, je peux rester dans la zone Schengen jusqu’à 90 jours sans Visa, mais apparemment c’était pas le cas avec ce pays, ou ce douanier au moins. N’importe quoi. L’ami d'enfance de mes parents (on s’appelle ici Chi) était venu me chercher à l'aéroport. Ensuite, on a dirigé vers un McDo, et quand on mangeait, on se retrouvait avec de nombreux chats de notre côté. Fin, le mari de Chi, m’a expliqué qu’il y a de nombreux chats sur l’île, et c’est aussi le cas du Balkan, Turquie, et de nombreux autres pays du Méditerranée. Les frites étaient excellentes, et j’en ai partagé avec les chats qui me regardaient avec des yeux attentifs.
Leur maison se trouve en plein champ d’oliviers, dans une zone reconnue comme patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, selon Fin. Ils m'avaient proposé des bières allemandes dont la marque m'était inconnue jusqu'alors, la Warsteiner. Elle était tellement douce, et je l'aimais beaucoup. Le couple avait trois chats, dont le plus petit n’avait que trois mois. C'était un chaton orange, et je pouvais couvrir son corps avec une seule main.
La nuit suivante, Fin m’a montré son télescope newtonien, et nous avons essayé de voir Saturne avec. Il m’a expliqué qu’il aimait vraiment observer les étoiles, et qu'il avait essayé de collecter des fonds pour construire un méga télescope à Chypre pour l’Université Nationale, mais qu'il avait échoué.
Quelques jours plus tard, je suis parti pour la Grèce. Après avoir atterri à Athènes, j’ai eu un rendez-vous rapide avec mon meilleur ami qui venait des États-Unis et était en vacances avec ses parents. Pendant les cinq jours que j'étais à Athènes, j’ai essayé trois auberges de jeunesse et j’ai rencontré des personnes intéressantes, dont une étudiante américaine qui venait de finir un semestre à Florence pour ses études de ballet. C'était une vraie artiste. Elle, moi, et deux autres voyageurs de la même chambre avons fait une randonnée pour voir le coucher du soleil. Bien que Taïwan ait beaucoup de montagnes, ma famille et moi ne sommes pas trop intéressés par la randonnée. Aux États-Unis, je vivais loin des montagnes, donc c’était ma première randonnée pour voir un coucher de soleil à un point de vue élevé. Au sommet, la fille et moi avons parlé de la voie que nous avions choisie. Elle m'a dit, “ça me semble juste de le faire.” Cette phrase, je l’ai gravée dans ma mémoire.
La prochaine destination était Thessalonique, la deuxième plus grande ville du pays, où j’ai passé cinq jours. Par rapport à Athènes, cette ville était beaucoup moins bruyante et il y avait moins de touristes. Là, une fille australienne m’a appris à faire une rose avec un morceau de papier de soie. Une chose que j’ai beaucoup aimée de la ville, c'est qu'elle est construite le long de la côte. C'est-à-dire qu’on pouvait voir la mer Égée de n’importe où. Moi, j’aime la profondeur de la mer. C’est fou de penser qu'il s'agit d’un plan d’eau qui entoure le monde.
Après un tour de bus de neuf heures, je me retrouve à Istanbul. C’est une ville incroyable, avec un fort sens de l’histoire médiévale. Les mosquées renommées sont très majestueuses, comme la Mosquée bleue et Sainte-Sophie. Ça me rappelle que c’était ma première fois dans un pays musulman. Ensuite, j'ai pris un autre bus pour Izmir puis un vol pour Tel Aviv après quelques autres jours dans chaque ville.
En Israël, j’ai l’impression que le pays est beaucoup plus développé économiquement que la plupart des pays que j’ai visités depuis le début de mon voyage. J’ai visité Tel Aviv, Haïfa, Jérusalem, et j’ai même visité Hébron en Palestine. Dans les deux premières villes, j’aimais nager, mais malheureusement je ne pouvais pas car je m’étais blessé les mains en s'entraînant avec une barre chauffée par le soleil.
Après Israël, juillet est arrivé, et je devais rentrer en France pour trouver mon appartement, comme prévu. Pas plus de quelques heures après avoir atterri, je suis arrivé à l’appartement d’un autre Taïwanais, que j’avais aussi trouvé sur Facebook, pour rester chez lui pendant les deux semaines. Quelle chance j’ai eue, parce qu’il m’a dit que son pote qui habitait dans un autre appartement dans les environs allait déménager bientôt, et qu'il pouvait me recommander comme prochain locataire. C’est pourquoi, deux semaines plus tard, je me suis retrouvé avec lui, son pote et mon prochain propriétaire, à signer un contrat de location.
Réflexions sur les voyages de l’été 2024, deuxième partie
Le 14 juillet, j’ai décidé que je ne voulais pas me faufiler dans la foule pendant la célébration de la Bastille et suis parti pour Bruxelles. J’ai commandé un pass Eurail pour dix jours de voyage sur une période de deux mois, donc je comptais réaliser mes voyages principalement en train.
À ce point, j’avais commencé à apprécier l’art plus qu’avant, mais étant très limité dans ma connaissance des arts, j’ai raté une exposition spéciale de René Magritte aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Le point culminant de mon séjour à Bruxelles fut ma visite de l’UE. À l'université, j'avais reçu une mineure en études mondiales, et le point de ma concentration était l’UE. J’ai pu visiter le centre de visite du Conseil et le Parlement, et quelques vidéos excellentes que j’ai regardées là-bas me restent bien en mémoire aujourd'hui.
Ensuite, j’ai visité une autre amie d’enfance de ma mère qui vivait dans une petite ville de 7 000 habitants en Belgique. Elle a une famille et un business là-bas, et elle fait du bénévolat au théâtre local avec d'autres habitants pour le garder en activité. Sans ces bénévoles, la population de la ville serait trop petite pour le soutenir. Je suis allé au théâtre avec eux pour regarder le film Barbie. Durant mon séjour de cinq jours chez eux, j’ai découvert une chaîne de vidéos sur YouTube qui s’appelle Great Art Explained, et elle était incroyable ! J’ai vu toutes ses vidéos pendant ces cinq jours, et j’ai beaucoup appris sur l’art.
La prochaine étape est Amsterdam. J’ai visité le musée Vincent van Gogh et j’ai beaucoup apprécié la représentation de la ville de l’artiste. Il y avait un grand tableau qui s’appelle “Amandier en fleurs”, offert par lui à son neveu Vincent (son père l’a nommé après l’artiste). Ça frappe différemment quand on sait que le musée a été créé par le neveu lui-même. Je pense que c'est dû au fait que le musée a été créé par quelqu'un qui avait de bons souvenirs de l'artiste, qu’il a dédié le plus haut étage aux lettres et souvenirs de lui, ainsi qu'aux lettres échangées entre ses amis à son sujet. Le musée lui-même est un chef-d'œuvre. Il peint l’image du peintre.
La destination suivante est Copenhague. Je suis arrivé après 12 heures de train, et la température était beaucoup plus basse que celle d’Amsterdam. J’ai visité la ville libre de Christiania, c’était vraiment hippie : pas de voitures, beaucoup de vendeurs de cannabis, etc. J’étais là avec une nouvelle pote que j’ai rencontrée à l’auberge. Elle venait de Pologne mais avait passé les deux dernières années dans une vanne voyageant à travers la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire une vraie hippie elle-même. Elle prenait sûrement son temps pour bavarder avec chacun qui le lui permettait.
Dans la ville, j’ai aussi visité le parc d'attractions nommé Tivoli, qui a inspiré les parcs d'attractions de Disney. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le Ny Carlsberg Glyptotek. C’est un musée d’art créé par l’ancien patron de la brasserie Carlsberg.
Ensuite, c’était le temps de voyager encore plus au nord vers Stockholm, avec une halte de quelques heures à Malmö. J’ai visité rapidement le musée de la ville, et j’avais l’impression que la ville était trop petite. Imaginez ma surprise quand j’y ai trouvé une œuvre d’Andy Warhol ! J'y ai aussi retrouvé l'amie suédoise que je m’étais faite à Jérusalem. À l’époque, elle venait de finir son voyage de six mois en Inde et au Sri Lanka. Elle m’a dit que ce dernier est un paradis pour les surfeurs. Elle me semblait vraiment aimer surfer, et je me suis fait une note mentale d’essayer d'apprendre les sports nautiques.
J’avais l’impression que le pays n’était pas très multiculturel, comme les États-Unis ou la France. Quand j’étais à Taïwan et que je voyais une personne d’origine européenne, je parlais anglais par défaut. Donc, j’imaginais la même chose pour moi, un Taïwanais, en Suède. Mais je me trompais ! Dans le train vers Stockholm, une fille m’a demandé quelque chose en suédois, pensant que j’étais juste un autre compatriote. Après que j’ai répondu en anglais que je ne parle pas suédois, elle m’a demandé la même chose en anglais parfait. Cela m’a laissé une très bonne impression des pays nordiques.
Après mon séjour de cinq jours à Stockholm, je me suis retrouvé à Bergen, en Norvège, pour un autre séjour de cinq jours. Pendant le voyage, je suis passé par Oslo et j’ai visité le Musée national d’Oslo, où j’ai vu le fameux tableau d’Edvard Munch - Le Cri.
Après, à Bergen, j’ai fait une randonnée chaque jour, et une fois, je l’ai faite avec une fille allemande qui était en route pour passer cinq mois dans une ferme proche d’Oslo pour découvrir la vie d’une fermière norvégienne grâce à un site web nommé WWOOF : World Wide Opportunities on Organic Farms. Je l’ai appelée quelques mois plus tard, et elle m’a dit que c’était une expérience très enrichissante. En fait, c’était mon amie ballerine américaine que j’ai rencontrée à Athènes qui m’a inspiré à venir à Bergen pour faire beaucoup de randonnées. J’aime beaucoup la sensation de manger au sommet en regardant la vue incroyable de la ville. Cela rend la randonnée vraiment agréable. J’ai également trouvé des myrtilles au sommet à manger sur place.
Pour satisfaire ma curiosité pour les ferrys, j’en ai pris un de Bergen vers le Danemark. J’ai entendu des histoires de gens qui voyagent dans le monde entier avec des ferrys, et j’avais très envie d’essayer moi-même. Eh bien, je dirais que ce n’est pas mon mode de voyage préféré parce que tout est très commercialisé. J’ai mangé dans un restaurant buffet sur le ferry, et la nourriture était moyenne. Pas très remarquable. Cela aurait pu être plus agréable si je voyageais avec quelqu’un que je connais.
La destination suivante est Berlin. J’ai pris l’ICE, donc le voyage entre Hambourg et Berlin était rapide. En réalité, j'avais un peu peur de l'Allemagne avant cette visite à cause de l'histoire allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. À Berlin, sachant que la ville est très connue pour ses fêtes et ses boîtes de nuit, j’ai tout de même choisi de visiter des monuments et des musées. J’avais envie de connaître à quoi ressemble l'Europe, donc je ne regrette pas ma décision.
Après Berlin, je suis parti pour ma dernière destination, Vienne. C'est une très belle ville, comme prévu. J’aime beaucoup le musée du Belvédère supérieur, où se trouve Le Baiser de Gustav Klimt. L'intérieur du Kunsthistorisches Museum (le musée d’histoire de l’art) est plus beau que celui du Belvédère supérieur, mais je préfère la collection du premier. En me promenant dans le parc du Château de Schönbrunn, j’ai trouvé un cadran solaire spécial et suis resté quelques minutes pour l’apprécier. Deux Autrichiens m'ont approché, et nous avons discuté à son sujet. Après, ils m’ont dit “bienvenue à Vienne” avant de partir. Cela m’a plu.
À Berlin et à Vienne, j’ai noté que la plupart des entrées de métro n'ont pas de tourniquets avec des machines de validation de tickets. Par contre, il y avait seulement une machine de validation qui était juste là pour que les gens valident volontairement. Je me suis rappelé la situation que j’ai vue à Paris et j'ai décidé que ça ne marcherait jamais là-bas.
Le train de Vienne à Paris a conclu mon voyage d’été, et j’avais besoin de me préparer pour les défis qui m’attendaient à Paris.
Vie à Paris
À Paris, je vivais dans le quartier célèbre du Marais, dans le troisième arrondissement. Il y avait beaucoup de choses à faire, et les boutiques étaient toujours pleines de monde. Malheureusement, le début de mon séjour n’a pas été très fluide. Le WC étaient cassées, et j’ai dû le remplacer. Ça m’a pris beaucoup de temps, et il était difficile de trouver un plombier qui parlait anglais, donc j’ai dû communiquer avec eux en utilisant Google Traduction.
J’ai aussi rencontré de nombreux problèmes administratifs avec mon école, donc j’avais hâte d’aller à Karlsruhe pour retrouver mon pote allemand pendant un week-end en septembre. Je l’ai rencontré aux États-Unis dans mon ancienne université, quand il faisait un stage de six mois là-bas. Sa copine venait du Mexique, et elle l’a rencontré à la même époque. Elle lui rendait visite, et nous trois avons passé un bon week-end ensemble à Karlsruhe. Ils m’ont aussi rendu visite en octobre à Paris.
J’ai fait un autre voyage en Allemagne en octobre, cette fois vers Munich pour l’Oktoberfest. Là, j’ai fait la connaissance d’un étudiant hongrois qui étudiait à l’ETH Zurich (également l'École Polytechnique Fédérale de Zurich ou ETH Zurich en français), et il m’a motivé à faire un stage dans son école le semestre prochain.
Ma vie à Paris était calme. Je n’avais pas d’examens au milieu du semestre, comme aux États-Unis, donc j’avais beaucoup de temps pour explorer la ville. J’ai visité beaucoup de musées, et parmi eux, j’aime le musée d’Orsay le plus. J’aime bien sa collection de tableaux impressionnistes. Saviez-vous qu’il y a une “La Nuit Étoilée” par Vincent van Gogh là-bas? C’est l’originale, d’après Jean-François Millet, peinte avant l’œuvre du même nom plus célèbre.
Quand j’ai choisi mon appartement à Paris, je voulais qu’il soit proche du musée du Louvre, mais je ne l’ai pas visité plusieurs fois. Il y a beaucoup d’églises à Paris par rapport aux autres villes que j’ai visitées. Avant de venir ici, j’avais toujours l’impression que la ville était laïque et moderne, etc. Paris est bien moderne, oui, mais il faut comprendre qu’elle a de nombreux sites patrimoniaux autour de la ville aussi. Les Français respectent leur propre hégémonie, c’est pourquoi il y a toujours beaucoup d’églises aujourd'hui bien que le gouvernement soit laïque, et il y a beaucoup de palais et châteaux autour du pays bien qu’ils représentent le passé monarchique. Ce sentiment est un peu paradoxal à comprendre, mais c’est vrai pour la plupart des pays d’Europe de l’Ouest. À Paris, les bâtiments qui abritent les musées célèbres sont toujours liés au passé élitiste, et la configuration de la ville rappelle l’histoire de la Commune de Paris. En se promenant dans la ville, on peut trouver des dizaines d’églises impressionnantes, dont chacune pourrait se qualifier comme la plus grande église locale si elle se trouvait dans une autre ville.
Paris a été le centre de la scène artistique et culturelle européenne pendant très longtemps. Les collections des musées, si on parle seulement des tableaux et de l’art français, sont vraiment impressionnantes. Et n’oublions pas que la plupart des musées sont gratuits pour les jeunes résidents européens (moi inclus !). Cela fait de Paris une très bonne ville pour les jeunes amateurs d’art, comme moi. Il y a aussi des scènes pour les fêtes, la cuisine, l’opéra, le cinéma… Je vais prendre mon temps pour mieux les explorer l’année prochaine, c’est sûr.
Pendant le semestre d’automne, j’ai visité en moyenne un ou deux musées chaque semaine, et j’ai essayé de lire des livres et de regarder des films en français. J’ai lu dix livres en français jusqu’à mon départ pour la Suisse en février, dont la plupart sont de la littérature française classique. J’étais chanceux d’avoir reçu une bourse pour mes études en France, donc j’ai eu beaucoup de temps pour explorer la ville et je n’ai pas eu besoin de travailler pendant que je le faisais.
Dans mon programme de master de première année, j’avais le choix de faire un stage à l’étranger. À l’époque, j’avais envie d’apprendre l’interface entre la physique et les sciences environnementales, donc c’était le domaine de recherche dans lequel porterait mon stage. Je savais qu’en Suisse, le salaire moyen pour un chercheur en physique était beaucoup plus élevé qu’en France, donc je voulais essayer de faire un stage dans ce pays et voir si cela me plairait. L’été dernier, j’ai dû choisir entre la Sorbonne, l’ENS et l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), et j’ai décidé de ne pas aller à l’EPFL pour mon master parce que je préférais découvrir la culture française dans une très grande ville comme Paris. Mais pour ce stage, j’étais curieux de découvrir ma vie alternative en Suisse, donc j’ai postulé pour des postes à l’EPFL et à l’ETH Zurich (ETH Zurich). Finalement, j’ai choisi l’ETH Zurich pour pouvoir découvrir le monde germanophone.
En novembre, j’ai visité la Suisse pour voir l’ETH Zurich, et la première nuit que j’étais là, il a neigé. Que Zurich était magnifique ! J’ai rencontré mon futur patron deux jours plus tard, et j’avais l’impression que l’ETH Zurich avait beaucoup plus de ressources que l’ENS. Mais c’était à prévoir : l’ENS avait seulement environ 2 300 étudiants alors que l’ETH Zurich en avait 25 400, plus de onze fois plus. J’ai donc décidé d’y faire mon stage.
En décembre, pour les vacances de Noël, je suis parti pour la Grande-Bretagne et l'Irlande pendant deux semaines. J’ai visité Édimbourg, Londres, Galway, Killarney et Dublin. C’était la première fois depuis plus d’une demi-année que je pouvais parler avec les gens locaux sans m’inquiéter qu’ils ne parlent pas ma langue. Donc les vacances se sont bien passées. Un petit inconvénient est qu’il y avait trop de gens à Dublin et à Londres, mais c’est compréhensible parce que beaucoup de touristes internationaux y viennent.
Après les examens en janvier, mes meilleurs potes de lycée sont venus à Paris pour me voir et passer des vacances de deux semaines. Je les ai emmenés dans des bouillons, qui leur ont beaucoup plu. L’un d’eux aimait surtout la soupe à l’oignon. Ils avaient anticipé que les plats de la cuisine française étaient chers, mais ils étaient heureux de découvrir que ce n’était pas nécessairement le cas. Nous avons voyagé ensemble à Interlaken et Zurich, où nous nous sommes dit au revoir, et j’ai commencé mon stage la semaine suivante.
Vie à Zurich
À Zurich, j’ai trouvé un logement étudiant partagé, une maison de 15 personnes, elle se situe proche d’Oerlikon. La location est pratique : par tram, c’est un trajet de 12 minutes du campus central (Zentrum) de l’ETH Zurich ou aussi 12 minutes de la gare centrale. À la fin du premier mois, j’avais prévu d’aller à un séminaire sur les systèmes complexes et le changement global aux Houches, en France, pour une durée de cinq jours, précédé par un week-end à Genève et Lausanne et suivi par un week-end à Lyon. C’était ma première fois à Lyon, et la ville m’a semblé avoir plus d’une ambiance médiévale que Paris ou Marseille.
Mon stage portait sur l'influence des éruptions volcaniques sur l'évolution de la température de la surface de la mer. Il y avait d'autres étudiants dans mon bureau de cinq personnes, et ils travaillaient sur le sujet du climat et de l’atmosphère, tout comme moi.
À Zurich, j’ai également participé à de nombreux événements de l’Erasmus Student Network (ESN), et cela a pris la plupart de mon temps social. On a fait beaucoup de randonnées, de pique-niques, de promenades en bateau… On a eu la chance d’explorer beaucoup de villes partout en Suisse. Comme Interlaken, Berne, Bâle, Coire, Schaffhouse, Saint-Gall, Lugano, Rapperswil et Gruyères. L’ESN pouvait acheter des billets de train de groupe, donc c’était vraiment pas cher. Normalement, un billet de train pour Berne coûtait 30 francs, mais avec l’ESN, je n'ai dû payer que moins de dix francs. C’était vraiment une bonne affaire. Et la réduction fonctionnait de la même manière pour d'autres événements, c'est pourquoi j’y participais si souvent.
En mars, j’ai pris le train vers le Liechtenstein pour une excursion d'une journée. Le pays est petit, et c’est fou qu’un pays de cette taille puisse exister entre les géants alentour.
Au début de juin, l’un de mes potes américains qui m’avait visité en février était en Europe avec sa famille. On a décidé de partir en vacances en Pologne ensemble. Je suis arrivé à Varsovie quelques jours avant lui et je suis parti à Cracovie quelques jours après lui. On a pris le train pour visiter d'autres villes, comme Gdansk et le camp d’Auschwitz. J’ai aussi visité Zakopane.
Au début de juillet, la famille de ma tante, avec qui j’ai grandi, a voyagé en Allemagne. Naturellement, je les ai rejoints pour le voyage. Ils voyageaient avec la famille d’une amie d’enfance de ma tante, et ils avaient loué deux voitures, une pour chaque famille. On a beaucoup bougé de ville en ville, et pendant une semaine, on a visité Munich, Füssen, Stuttgart, Francfort-sur-le-Main, Heidelberg, Mannheim, Rothenburg ob der Tauber et Aschaffenburg. C’était un peu particulier pour leur première visite en Europe, mais comme ils avaient payé mes dépenses, je n’ai aucune plainte ! Après leur départ, j’ai continué vers le nord pour visiter Cologne, Düsseldorf et Bonn. Parmi elles, j’ai surtout aimé Düsseldorf à cause du quartier de la petite Tokyo. Il y avait beaucoup de restaurants japonais authentiques et de supermarchés japonais. Quand j’étais petit, ma famille visitait le Japon chaque année, donc voir la cuisine et les desserts authentiques a ravivé mes souvenirs. C’est une sensation très différente que de manger dans un restaurant japonais mais en réalité opéré par des Chinois, comme c’est le cas dans un grand nombre de restaurants. C’est juste différent.
Et voilà, ainsi s’achève ma première année en Europe, et je vais écrire sur le sujet de l’art ensuite et publier des essais sur mon site web. Merci d'avoir lu jusqu'au bout !